
Il y a trois ans, j’étais une grosse fêtarde. Fumeuse invétérée, la nuit était mon élément, et le sport… une idée aussi lointaine que courir un marathon dans un désert. Mais tout a changé. Ma santé déclinait, mon énergie aussi, et un jour j’ai décidé de reprendre le contrôle. Cette décision, aussi difficile qu’elle ait été, a marqué le début d’un parcours vers l’Ironman 70.3.


🎬 Le déclic : du paquet de clopes au premier dossard
Ma première tentative : un triathlon format S (sprint). 750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied. Oui, je fumais encore à ce moment-là. Et autant dire que je l’ai senti passer. Une petite crise de panique dans l’eau, zéro aisance sur le vélo, et les 5 km de course ont été un calvaire. Mais j’ai tenu bon. J’ai franchi la ligne. J’ai compris que j’avais envie d’aller plus loin, d’explorer jusqu’où je pouvais aller si je changeais vraiment.

🏊♀️ Année 2 : arrêt du tabac et triathlon M
L’année suivante, je me suis engagée sur un triathlon format M (olympique). 1500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied. Cette fois, sans cigarette. Et quelle différence ! J’ai eu de super sensations, même si le parcours restait challengeant. Je ne visais pas un chrono, juste finir, et le plaisir était là. J’étais fière, motivée, et plus que jamais décidée à continuer sur cette voie.


⛰️ Année 3 : ambitions VS réalité
Le triathlon M (olympique) de Cagnes et sa grosse ascension m’ont ramenée à la réalité : je m’étais trop reposée sur mes acquis. Mon entraînement n’avait pas été suffisant, et mon corps n’avait pas suivi mes ambitions. J’ai terminé sans problème, mais avec une pointe d’amertume. Pas assez préparée. Pas assez rigoureuse. Je me suis alors promis : plus jamais ça.

📅 Ironman 70.3 : 6 mois de préparation, pour de vrai
Cette année, j’ai décidé de faire les choses sérieusement. Objectif : Ironman 70.3, soit 1,9 km de nage, 90 km de vélo, 21 km de course. Et pour ça, j’ai bloqué 6 mois de training, avec un vrai plan structuré.
🧗♀️ Les phases :
- Ramp-up (8h/semaine) : 3 séances par sport par semaine, montée en volume progressive.
- Peak (jusqu’à 14h/semaine) : longues sorties, fractionnés, enchaînements (brick sessions), fatigue extrême.
- Déload (2 semaines) : réduction de charge avant la course.
En parallèle, j’ai aussi commencé le 75 Hard, un programme mentalement exigeant qui m’a beaucoup aidée à rester disciplinée.


💥 Les vraies difficultés… et les imprévus
Ce qu’on ne voit pas sur Instagram, c’est le quotidien qui va avec. Le véritable challenge, ce n’est pas que le volume d’entraînement. C’est la logistique, le mental, et le reste de la vie à faire tourner.
- Gérer le travail, la vie sociale, les amis, la famille.
- S’entraîner avec la grippe, les rhumes, les baisses d’énergie.
- Trouver une stratégie pour les shampooings, lessives, batch cooking, plan B météo, ou un meeting qui tombe au mauvais moment.
- Faire du vélo un dimanche au lieu de traîner en brunch.
- Sortir courir sous la pluie, la neige, dans le froid ou les allergies au pollen.
- Gérer les courbatures, les petites blessures, et parfois… les jugements extérieurs.
Et puis il y a les détails : oublier ses affaires, pas de toilettes en vue quand on en a vraiment besoin, un coup de soleil mal placé, la frustration de rater une séance.
🧠 Du physique… au mental
La vraie différence entre un triathlon M et un L, ce n’est pas juste les distances. C’est le mental. Tenir, même quand on n’a plus envie. Se lever tôt, se coucher tôt. Renoncer à des sorties. Choisir l’inconfort. S’imposer une discipline constante.
Et même avec tout ça, il m’est arrivé de négliger la récupération. J’avais une culpabilité persistante de ne pas en faire “assez”. Résultat : blessure. Une semaine sans sport. Puis une maladie, sûrement liée à la fatigue accumulée. Trois semaines perdues. Et autant de frustration.

💡 Ce que j’ai appris
- Le mental est un muscle, il se travaille chaque jour.
- Le repos est un entraînement, aussi important que la séance elle-même.
- Un bon plan c’est bien, mais savoir l’adapter, c’est essentiel.
- Ce n’est pas le plus fort qui réussit, mais le plus résilient.
- L’important, ce n’est pas d’être “prêt”, mais de se lever chaque matin avec l’envie de progresser.
Aujourd’hui, je suis sur la ligne de départ d’un semi-Ironman. Ce n’est pas juste une course. C’est le symbole de tout ce chemin parcouru, des cendres de mes cigarettes à ces heures passées à pédaler dans le froid. Peu importe le chrono : j’ai déjà gagné quelque chose de bien plus grand.
très inspirant tout ça ! Merci
Merci beaucoup !